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11 janvier 2023

Sivasankari, écrivaine engagée tamoule

Sivasankari, une auteure tamoule que je souhaite mettre en lumière. Ma mère raffolait de ses romans, c’est ainsi que j’ai eu l’occasion de lire quelques unes des ses nouvelles, parues dans les périodiques de Pondichéry. Elles ont probablement «encré» mon subconscient d’adolescente.

Sivasankari à 13 ans avec sa famille
Née en 1942 à Chennai, dans une famille brahmane traditionnelle mais progressiste dans l’éducation de leur fille, elle réussit brillamment ses études universitaires. Elle excelle dans divers domaines dont le Baratha Natiyame. A l'âge adulte, elle passe 21 jours avec la première ministre Indira Gandhi, au Rashtrapati Bhavan à Delhi, pour rédiger sa biographie. 



Sivasankari aborde la violence domestique, l’alcoolisme, la drogue qui font des ravages dans les foyers mais aussi des sujets sensibles tels que l’adultère, l’homosexualité, abus sexuels sur mineurs, etc. Nombreux de ses romans avant-gardistes ont été adaptés au cinéma (sur la gestation pour autrui et tabous féminins), ils eurent un profond impact sur son public des années 70-80. 


Excédés par son succès, quelques pseudo-intellectuels avaient insinué qu’elle n’en était pas l’auteure : son mari aurait pris comme pseudo le prénom de sa femme pour publier ses écrits. Une manière de discréditer son talent et sa capacité rédactionnelle en la reléguant à son statut d’épouse-figurante !

mariage de Sivasankari avec Chandrasekaran








L’écrivaine engagée a été récompensée par une multitude de prix. L’unique tamoule qui a eu le privilège d’être répertoriée aux United States Library of Congress. « Ecrire pour partager ce que la vie m’a enseigné et non pour donner des leçons» dit-elle humblement. 

Paalangal (titre original)



L’activiste lutte contre les discriminations faites aux femmes, elle-même ayant fait l’objet à cause de sa stérilité et de son veuvage prématuré. Elle encourage les femmes à se dépasser, à ne pas perdurer dans la victimisation, elle prêche l’unité dans la diversité dont le monde a besoin plus que jamais…

Tous droits réservés - copyright article Chilpa Dévi 🌺

site de l'écrivaine 
https://www.sivasankari.in/

Hommage de Sivasankari à sa mère qui l’a grandement encouragée dans ses aspirations 



https://www.amazon.fr/Pondich%C3%A9ry-sororale-Chilpa-D%C3%A9vi/dp/B09KN4JQPP/ref=sr_1_3?keywords=pondich%C3%A9ry&qid=1636057319&s=books&sr=1-3

20 décembre 2022

Ponniyin Selvan film tamoul inspiré de l'œuvre de Kalki


J’ai profité de mon séjour à Pondichéry pour aller voir la méga production de Kollywood, en octobre 2022 : Ponniyin Selvan 1 réalisé par Mani Ratnam

Un film inspiré du roman de l’écrivain KALKI, qui s’était lui-même inspiré du roi Radja Radja Sojane (947- 1014). Beaucoup d’entre nous ont visité le temple de Thanjavur à l’architecture grandiose mais on sait peu sur celui qui l’a érigé pendant l’âge d’or de la dynastie des Cholas. Devenu ascète les dernières années de son existence, il tombe dans l’oubli. La cause de sa mort reste encore un mystère et son samadhi, démantelé par ses adversaires, serait quelque part à l’abandon... à Udayalur ?

Les secrets autour de Brihadeeshwarar Temple (Peruvudaiyar Kovil) THANJAVUR


Cette adaptation épique, qui met en scène la vie de R.R.Sojane avant son intronisation, permet de le faire connaître à un vaste public de manière plus captivante qu’un manuel scolaire. Mais le film est vivement critiqué comme l’était le roman car ils ne retraceraient pas l’histoire exacte (enfin de ce que les historiens savent de cette époque trouble). Kalki avait imaginé, donné forme à de nouveaux personnages et publié sa version pendant 5 ans dans son hebdomadaire tamoul, au début des années 50. 

Ramaswamy Krishnamurthy (1899-1954) alias Kalki, né dans la région de Thanjavur, était aussi journaliste et militant indépendantiste. Il avait côtoyé Gandhi et fait de la prison pour ses idées progressistes. Il encourageait l'émancipation féminine à commencer par son épouse et sa fille. Cela se ressent aussi dans ses histoires où les femmes ne sont pas reléguées au second plan mais occupent des rôles clés. Son nom de plume évoque le prochain avatar de Vishnou dans la mythologie hindoue, censé s'incarner avant la fin du monde...

l'écrivain tamoul Kalki
Teaser பொன்னியின் செல்வன் 1

Ponniyin Selvan qui veut dire littéralement « fils de la rivière Ponni » (Kavéri nadi), incarné par le futur roi alias Arunmojhi Varman qui aurait été sauvé de la noyade à plusieurs reprises par une mystérieuse entité fluviale. L’intrigue tourne autour de la rivalité entre 2 femmes : Kundavai (la grande sœur du roi) et Nandini la beauté machiavélique qui aspire au trône. Cette dernière, amoureuse de Karikala Sojane (le grand-frère de Kundavai et du roi) avait été écartée de sa vie par la première. Et tout s’enchaîne : manipulation, trahison, vengeance, guerre, des têtes qui tombent (ouf pas trop sanguinolent)…
Khadodu Sol

Si la princesse Kundavai n’était pas une femme, elle aurait été couronnée à la place de son petit frère R.R.Sojane, une femme multi-talentueuse qui lui a enseigné comment gouverner. L’époque la vouait à se marier avec un prince de l’état voisin, afin de consolider les royaumes face aux multiples ennemis. Mais elle jette son dévolu sur Vandiyadevan, qui endosse le rôle principal du messager-espion dans la fiction. 
Même en Inde, le prince charmant vient à cheval : Ponni Nadhi


Kundavai, qui rencontre son amoureux pour la première fois dans un déguisement de Kamsane, lui demande d’aller chercher R.R.Sojane qui trône au Sri Lanka.
Ratchasa Maamaney


Je n’avais pas lu le roman de Kalki en amont donc aucune comparaison avec le film et ce n’est pas comparable, chaque création étant unique dans deux domaines différents. L’idéal aurait été de le revoir une 2ème fois pour mieux comprendre le rôle des uns et des autres car certains éléments m’ont échappé dans ce long métrage de presque 3h. Vive l’intervalle, le temps de manger un samossa avec du thé chaud. Cette première partie est un succès au box office et sert d’introduction à la seconde qui sortirait en 2023.

Cette fresque historique même romancée vaut le détour pour ses exploits techniques tous domaines confondus. Une profusion d’acteurs-actrices incarné-e-s par des têtes d’affiche, des décors somptueux, des paysages bucoliques, une mise en scène grandiose. Mani Ratnam, le réalisateur a sorti le grand jeu (et 500 crores) pour conter à sa façon un pan de l’histoire du Tamij Nadu à ses ouailles.

Car les artistes ont cette liberté de réécrire l’histoire comme bon leur semble… L’essentiel (devoir) étant de donner matière à réflexion. Titiller la curiosité du public pour qu’il aille chercher ce qui l’interpelle, discerner le vrai du faux et se faire sa propre opinion.

Review by Chilpa Dévi (copyright tous droits réservés)

Ce qu’on ne peut entendre dans le roman, c'est la musique. A.R.Rahman, le compositeur s’est surpassé encore une fois. Je ne m'en lasse pas de les écouter.
Aga naga (bgm)

Envoûtée par la voix sensuelle de Poungoujali, la batelière qui sillonne librement les océans à bord de son kattoumarame : Alaikadal


Pour les décors et la performance artistique : Devaralan Aattam

la virilité sans déodorant : Chola Chola 



Bande annonce du film sous-titré en français

Pongal, la fête tamoule

PONGAL பொங்கல்  Pongal  est la fête des moissons qui marque le début du solstice d’hiver.  A l'origine, c'était une fête païenne (no...